11 May 2007
Rubis, le blog
Le film noir d'EFD Studio sort le 12 juin. Projection à l'Alliance Française de Delhi et disponible en dvd dès juillet. Des photos, des infos, sur le blog de Rubis.
06 May 2007
As Soon As #11
As Soon As
More Than Meet the Eyes #6
More Than Meet the Eyes #6
#10 - #9 - #8 - #7 - #6 - #5 - #4 - #3 - #2 - #1
Camille K notebook
Je sors un peu de la transe pour contempler Case désormais sous influence. Le booster fait son effet et si ce n'était les lunettes noires couvrant son visage, lui donnant le regard d'une mouche, je suis sûr que je verrais les yeux d'un personnage de cartoon. Il est complètement parti, dansant avec vigueur et talent. Un sourire béa lui traverse très souvent le visage. Limbes extatiques pour Case. Tiens, c'est marrant, je crois qu'il vient de prendre conscience de ma présence. Sa danse s'adresse à moi et je réponds à son jeu tout autant qu'à ses mouvements. Nos mains se croisent et s'entrelacent tissant des motifs éphémères qui répondent aux jeux de lumière.
Je sens nos énergies se fondre, nous atteignons l'accord. Autour de nous, les autres danseurs bougent avec maladresse, mais en peu de temps, l'harmonie émanant de Case et moi s'étend à eux. Je vois pour la première fois le booster à l'œuvre et sa capacité d'empathie. C'est comme si tout le dancefloor jusqu'à maintenant constitué de cellules séparées se comportait désormais comme un seul corps. Et ceux qui n'en prennent pas bénéficient du processus, puisque j'en faisais partie. Même si la consommation de ces petites pilules est bien répandue, elle ne séduit pas tout les clubbers. Je crois de plus que l'effet ne se ressent que rarement mais ce soir la sauce prend.
Plus de bousculades, plus de contretemps, chacun fait partie du tout, d'un tout. C'est la danse qui active le processus. Si seulement les choses se passaient comme ça plus souvent…
Douglas Makoid notebook
Le scanner d'Ambroise était resté muet pourtant je détectais un mouvement à la périphérie de mon champ de vision. Un MEN se tenait dans l'encadrement de la porte de la salle des coffres, les bras croisés, les jambes légèrement écartées.
Pieds à la verticale des épaules
Ambroise eut comme un hoquet en découvrant à son tour l'un des personnages m'ayant donné tant de fil à retordre à Marseille. ASA avait tous les muscles tendus comme un chien à l'arrêt. Lui aussi s'était fait surprendre. Voilà enfin les ennuis, cher lecteur.
Mec en noir : Monssieur Makouad et son petit roquet je présume !
Douglas Makoid (du tac au tac) : Pas du tout. Tintin, Milou et le capitaine Haddock pour vous servir.
Visage à la mâchoire carrée restant impassible
Mec en noir : Je consstate que voler les biens d'autrui est une habitude chez vous mais nous avons pris de nouvelles disspositions depuis votre dernier larcin. Veuillez ssortir de cette pièce.
Douglas Makoid : Vous comprendrez qu'il ne peut en être question. Je crois plutôt…
Ma réplique fut coupée subitement lorsque le MEN fit un petit geste de la main. Je ne pouvais plus parler. Sans dire un mot de plus, il nous indiqua la sortie d'un mouvement de bras. Je sentais l'énergie d'ASA qui formait une bulle puissante autour de son corps. Il était en train de ramasser ses forces. Ambroise me jeta un regard rapide et interrogateur.
As Soon As : Suis-le Doglas, il me faut un peu de temps pour pouvoir contrer la protection qui l'entoure. Il ne se méfie pas de moi.
Je m'avançais lentement vers la sortie, Ambroise me suivait, s'en remettant totalement à moi, se doutant bien que je ne m'avouais pas vaincu. Nous laissions derrière nous une enveloppe de papier kraft d'aspect anodin ainsi qu'une petite boîte sans aucun signe distinctif. Si nous ne réussissons pas notre coup, Ambroise va avoir des emmerdes compliquées et interminables. Pourquoi ces types se trouvaient-ils toujours sur notre chemin ?
Toute l'attention du MEN était tendue vers moi, il ignorait totalement ASA et avait probablement décidé qu'Ambroise n'était pas dangereux. Je sentais une sonde invisible fouiller mon corps et essayant de s'insinuer dans mon esprit, encore une capacité de ces satanés empêcheurs de tourner en rond. Je vidais mon esprit en expirant lentement, il pouvait toujours chercher, il ne verrait rien. ASA allait très certainement me relayer l'énergie qu'il contenait. Si je tentais quelque chose par moi-même, l'autre allait s'en rendre compte immédiatement. Il faut un temps, même très bref pour charger ses batteries avant de lancer son corps d'énergie et je gage que cet instant serait plus que suffisant pour qu'il me contre. Tandis que grâce à ASA, j'allais plutôt agir comme un prisme.
Mec en noir : Et de grâce, monssieur Makouad, ne tentez pas un ssale coup, j'ai un œil ssur vous.
Il voulait me distraire, faire surgir des pensées pour pouvoir m'ausculter, je restais de marbre. Nous nous retrouvâmes dans le couloir. Tout en nous gardant en ligne de mire, le MEN tendit la main vers le boîtier commandant l'ouverture de la porte. ASA lança l'attaque.
Camille K notebook
Après un long moment de pure délire, l'effet s'estompe en douces vagues progressives. Le DJ passe des morceaux plus tranquilles, plus planants. Case me regarde en riant, n'ondulant plus que légèrement. Je l'attrape par l'épaule et lui fais un bisou dans le cou. Le contact électrique nous donne un frisson. Je l'entraîne vers le bar et me perche sur un tabouret. Je suis essoufflée et j'ai envie de me désaltérer. La barmaid de tout à l'heure vient nous voir toute de suite, elle nous félicite pour l'ambiance quasi-surnaturelle qui a baigné la salle. Elle nous ramène à boire en me lançant un long regard, à tel point que je ne sais plus où me mettre. Heureusement un client l'interpelle en agitant un billet. Case me glisse à l'oreille que j'ai une touche, je lui réponds oh, ça va.
On se repose au moins une demi-heure, sans beaucoup parler, il semble qu'on n'en ait pas besoin. Je sens comme une douce vague d'énergie glissant entre lui et moi. Nous goûtons simplement le moment que nous partageons avec la conscience totale que c'est bien comme ça. Le plaisir d'être plongé dans l'instant présent fait de changements permanents. Il pose la main sur la mienne et l'énergie circule le long de nos bras. Je me perds un peu dans ses yeux maintenant qu'il a enfin ôté ses lunettes. Nos deux univers se sont rapprochés et se sont connectés. Et puis, l'envie nous reprend de sauter dans tous les sens. Je traverse la salle à sa suite pour grimper l'escalier qui mène au premier étage.
Douglas Makoid notebook
Tout se passa très vite, j'étais face au MEN, Ambroise un peu en retrait derrière. ASA canalisa l'énergie qu'il avait accumulée vers moi et agissant comme un relais, je lançais mon corps d'énergie. La puissance de l'impact fit vaciller notre adversaire qui en absorbait une partie dans le champ protecteur qui l'entourait.
Silhouette du mec en noir ondulant comme une surface liquide
Sa tête partit violemment en arrière et percuta le montant de la porte tandis que cette dernière se refermait en glissant sur son rail. Je vis son corps se déformer, se courber dans une position anatomiquement impossible pour un être humain, sa peau changea de texture.
Écailles vertes irisées parfaitement agencées
La porte se coinça au niveau du cou, forçant un peu pour se fermer avant de se rouvrir lentement. Le boomerang m'atteignit de plein fouet et je tombais en arrière, vaguement conscient qu'Ambroise me rattrapait et qu'ASA absorbait une partie du choc.
Douleur fulgurante dans le crâne
La main dont je m'étais servie était en proie à de violents soubresauts, elle me brûlait intérieurement. Je me maintenais debout, les jambes flageolantes en prenant appui sur Ambroise.
Ambroise de Mort (inquiet) : Tu te sens bien, Douglas ? Ça va aller ?
Douglas Makoid (murmurant) : J'y… suis allé… un peu… fort.
Ambroise de Mort : Respire un coup. Merci, tu nous as sauvé des emmerdes.
Douglas Makoid : Ma main… ça brûle…
As Soon As : Je fais de mon mieux, Doglas pour atténuer les choses mais tu as ajouté ta propre énergie, tu as frôlé le court-jus.
Je fermais les yeux, tâchant de garder l'esprit fluide pour que le boomerang glisse plus facilement et s'évacue jusqu'au centre de la Terre. Se connecter à la planète était un moyen idéal pour reconvertir l'énergie, la recycler. Au loin, dans le monde réel, je sentais Ambroise s'agiter contre moi, sa nervosité grimpait à vue d'œil. Ouvert et réceptif suite à mon intervention, je fis descendre le stress d'Ambroise par le même canal.
Je repris mes esprits et me dégageais du bras d'Ambroise. ASA dans un coin, était roulé en boule comme s'il dormait là nonchalamment, mais lui s'activait encore à rééquilibrer les choses. Je me dirigeais d'un pas encore incertain vers le MEN, boitant légèrement car la blessure de mon pied se réveillait.
Douglas Makoid : Dis-donc, Ambroise, tu n'as pas vu l'apparence de ce type changer ?
Ambroise de Mort : Euh, non. Pourquoi ?
Douglas Makoid : Je ne sais pas, c'est bizarre, j'ai cru voir sa peau devenir écailleuse et son costume ne lui allait plus du tout.
Ambroise de Mort : Comment ça ! Je ne comprends pas, tu l'as vu changer de forme ? Autant que je sache, il est tout le temps resté pareil, juste comme il est là maintenant, l'arrogance en plus.
J'examinais avec prudence le visage du type inconscient. De la peau, rasée de près avec quelques gouttes de sueur perlant aux tempes. C'est à ce moment que je réalisais qu'il ne respirait plus, je tentais de sentir les battements de son cœur en auscultant son cou meurtri.
Douglas Makoid : Putain, je l'ai tué !
Ambroise me regardait sans avoir l'air de comprendre, une expression d'étonnement et de perplexité inscrite sur le visage.
Ambroise de Mort : Évidemment qu'il est mort, t'as vu comment tu l'as frappé. En plus, pour être sûr, au cas où, la porte lui a écrasé la pomme d'Adam.
Douglas Makoid : Je ne voulais pas, comment j'ai pu déraper à ce point ? Pourquoi j'ai frappé si fort ?
Ambroise de Mort : Écoute, c'était de la légitime défense, ce mec allait pas nous faire de cadeaux, ils n'ont pas l'air particulièrement regardants sur la manière d'opérer ces tarés de l'Organisation. En ce moment, on serait peut-être en train de hurler de terreur et douleur.
Douglas Makoid : Il suffisait de l'assommer, de récupérer la marchandise et de filer avant qu'il ne se réveille. Merde, je l'ai tué.
Ambroise de Mort : Ce qui m'intéresse, moi, c'est de savoir ce que foutait ce type ici.
J'étais un héros sensé ne pas provoquer la mort et mes aventures m'avaient, jusqu'ici toujours misent à l'abri de ce genre d'horreur. Mais depuis peu, tout allait de travers. Il y a eu premièrement un des membres du commando qui avait surgi les flingues en avant dans la chambre à Monaco. Ses vertèbres avaient craqué trop fort quand il était retombé après que je me sois projeté sur lui pour éviter les balles. Je n'avais pas eu le temps de m'arrêter pour vérifier son état car nous avions dû fuir instantanément, aussi nu que j'étais. Et maintenant, celui-ci que j'avais explosé d'une vague d'énergie. ASA m'avait envoyé la quantité nécessaire pour l'assommer un bon coup, mais je m'en rendais compte à présent, la peur me tenaillait, tapie bien au fond de mes tripes alors que je me sentais plein d'une fausse assurance. Cette peur avait jaillit sur le carburant qu'était pour elle l'énergie de mon chien. Elle s'était ajoutée au coup que je portais, me faisant risquer un boomerang mortel.
Pendant mes élucubrations, Ambroise ne perdit pas de temps, il pénétra à nouveau dans la salle et fourra le contenu du coffre dans son sac, sans l'examiner, il avait hâte de fuir. Un bruit bizarre émana du corps étalé par terre.
To be continued...