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18 February 2007

 

As Soon As #4 

As Soon As

Just Without a Kiss #4

#3 - #2 - #1

Je filais à toute vitesse, yeux cernés et fatigués, au volant de ma voiture de sport sur une autoroute montagneuse de la Côte d'Azur. Un vent frais s'engouffrait par la fenêtre ouverte décoiffant mes cheveux blonds. J'étais particulièrement contracté, la main gauche sur le volant tandis que la droite, ornée d'un bandage, farfouillait dans une sacoche à la recherche de cachets de caféine concentrée.

ASA mâchouillait un bout d'os synthétique aromatisé avec un plaisir évident. Il n'avait pas chômé durant mes déboires. Tissant un voile protecteur autour de la chambre d'hôtel, il avait réussi à détourner l'Organisation du lieu où je cachais la pierre. Je n'eus qu'à y faire un saut, payer une note astronomique, le décor de la chambre le laissait pressentir, pour la récupérer.

Je fonçais vers Monaco dans l'espoir d'empêcher que l'Organisation n'attrape Camille. Ainsi, c'est là qu'elle s'était planquée suite à ses déboires dont je savais peu de choses. Je ne connaissais ni son nom d'emprunt, ni son adresse et j'allai devoir rappeler le Flying Dutchman pour complément d'informations.

J'avais connu Camille lors d'une équipée sauvage dont l'heureuse issue nous fournit de généreux bénéfices. Le stress et la complicité que nous connûmes durant l'affaire transforma bien vite notre relation professionnelle en idylle passionnée. Nous formions une bonne équipe à l'efficacité redoutable quand une malheureuse coucherie mit brutalement fin à nos rapports. J'avoue que j'ai longtemps regretté d'avoir passé une nuit intense avec une de ses amies. Camille me manquait mais approcher de son périmètre après notre dernière et orageuse discussion équivalait à se faire seppuku. C'est pourquoi lorsque j'appris par Bauhaus, pour qui elle continuait à travailler, qu'elle avait des ennuis et se faisait oublier quelque part sur Terre je n'ai pas cherché à en savoir plus. Fin de la séquence petite histoire personnelle.

Les marquages au sol clignotaient avec une régularité hypnotique, comme de longues bandes blanches lancées à travers l'espace noir du film de goudron. La caféine tenait mon esprit dans une veille artificielle soudant mon corps à la voiture. ASA piquait un tranquille roupillon tandis qu'une jungle déjantée coulait depuis les enceintes pour remplir l'habitacle de ses pulsations effrénées.

Ligne blanche tressautant subitement, se démultipliant chaotiquement

Un violent coup de marteau me ramena dans la voiture, la vibration d'un message fraîchement arrivé m'avait réveillé.

Elena ?? = Camille K. rue de Vedel. Les serpents se rapprochent. Je lance une passe pour les ralentir.

Le Flying Dutchman était bien prévenant avec moi, ma facture gonflait à vue d'œil. Peut-être avait-il un mystérieux dessein en faisant tout cela. Je me rapprochais de ma destination dans un état physique pitoyable, soucieux d'éviter une confrontation de plus avec ces brutes sifflotantes.

La nuit étoilée jetait un voile piqueté sur la principauté et la lune dans le ciel. Voitures de sport, grosses cylindrées et limousines hollywoodiennes emplies de pilotes de formule 1 naturalisés, d'hommes d'affaires retraités et de flambeurs aux narines enneigées. Je garais la Tsunami entre deux de ses amies et fit le reste du chemin à pied.

Elena ?? indiquait une sonnette près d'une porte entrouverte aux contours asymétriques. La lumière allumée du hall d'entrée, provenant de globes colorés, révélait un vieil ascenseur aux ferronneries dignes de Victor Horta. Autour de la cage, s'enroulait un escalier à rampe serpentine. De grandes plantes masquaient des vitraux aux motifs fleuris encadrés de boiseries aux formes organiques. Le sol dallé évoquait des rayons de miel. J'appuyais sur le bouton d'appel, en fait l'abdomen d'une abeille. L'ascenseur descend en chuchotant. Tiens, il y a quelqu'un dedans.

Un petit homme au visage fin et ridé ouvrit la grille en me dévisageant. De grands yeux globuleux et le menton enfoui dans un chèche blanc. Il me dépassa en clopinant mais aussi, je l'aurai juré en esquissant quelques pas de danse. Derrière lui une odeur de sueur et de cigare de mauvaise qualité s'attardait. J'écrasais la tête d'une reine pour atteindre le troisième. Une ouvrière menait au premier et un bourdon au second.

Le couloir aux vasques arrondies et aux splendides tapisseries s'incurvait pour faire le tour de l'édifice. Chaque entrée enchâssée dans une alvéole. Une porte de bois sculpté était entrouverte. Décidément c'est une manie. Derrière, bien sûr, le loft de Camille. ASA se stoppa derrière moi, les oreilles aux aguets, on entendait des bruits étouffés. L'ascenseur se mit en marche.
Je me lovai lentement contre l'embrasure,

Judas déformant les traits du visage

Risquant un œil par l'ouverture. Je ne vis qu'une partie de canapé sur lequel quelques vêtements étaient jetés. Je devais me décider, les sons semblaient venir d'une pièce à côté. J'ouvris prudemment la porte pour découvrir un vestibule vide. Au fond, une arche donnait sur un living aux meubles arrondis contenant le canapé que j'ai déjà cité. L'architecture de l'appartement imitait l'intérieur d'une ruche, la loge de la reine plus précisément. Le plafond courbé se confondait avec les murs en une étrange ossature. Des petites niches abritaient fauteuils et coin télé. Une voix étouffée est coupée par une gifle.

Grille de l'ascenseur grinçant en s'ouvrant

Je me coulai le long du couloir, le corps tendu de caféine. Je reconnus la voix de Camille cracher une réplique musclée, elle était malmenée.

Pas dansants s'enfonçant dans une moquette décorée

Le dos plaqué contre le mur, je pris une dernière inspiration. ASA, les paupières closes, près de moi. Je me retournai en donnant un coup de pied. La porte s'ouvrit à la volée.

Main osseuse tenant une sacoche

Je fis irruption dans la chambre de Camille et photographiais la pièce en un regard. La chambre de la reine totalement circulaire, tout comme l'énorme lit trônant en son milieu. Les parois recouvertes de grands miroirs hexagonaux convergent jusqu'au plafond, dôme de verre laissant filtrer les constellations. La scène se reflète à l'infini dans les facettes de ce great eye :

Deux hommes, grands et baraqués au désormais inévitable costume noir s'amusaient avec Camille. L'un d'eux la maintenait ce qui était plus que nécessaire malgré qu'elle soit attachée tandis que l'autre, pantalon baissé tentait vainement d'arriver à ses fins. Camille se tordait dans tous les sens, une nuisette diaphane presque entièrement déchirée ne la couvrait qu'à peine. Son visage tendu par une expression totalement haineuse était recouvert de sa longue chevelure verte. Mon arrivée inopinée les laissèrent tous trois un instant interdit.

Le premier lâcha Camille en sifflant et porta la main à son holster. Le second, empêtré dans son pantalon se tourna vers moi et se pris un méchant coup de pied en plein dans les testicules. Ses yeux se révulsèrent tandis que sa gorge expulsait un son rauque tenant du Oumpf ! Je me lançais vers mon adversaire armé, profitant du mouvement pour projeter mon corps d'énergie de toutes mes forces sur cet abruti. Son arme n'était même pas encore dégainée lorsque je l'atteignis. Son visage se tendit sous le choc, milliers de vaisseaux explosant lui couvrant le visage d'une toile d'araignée aux fils de sang. Il s'écrasa sourdement sur un miroir se fendillant en lignes sinueuses sous la force de l'impact.

ASA aboya, je me retournai, c'est toute la pièce qui sembla pivoter, renvoyant mon image à l'infini jusqu'au point ou le reflet se fait néant. Le petit homme malingre de tout à l'heure se tenait dans l'encadrement de la porte. À ses pieds, une mallette était posée.

Image vacillante comme sous l'effet d'une chaleur intense

Je m'effondrais, submergé par le boomerang. Je vis vaguement l'homme se mettre à danser lentement au rythme d'une musique que lui seul entendait. Il prépare quelque chose. Je sentis monter son énergie, il allait me tuer d'un coup. Ses bras sculptaient de la lumière. ASA était tapi dans un coin.

Douglas Makoid : Cette fois, je crois bien que c'est la fin.

Fondu enchaîné.

Après avoir réussi à neutraliser mes agresseurs, je tentais laborieusement de rester conscient. Les extrémités de mon champ de vision étaient dévorées par un noir opaque gagnant toujours plus de terrain. J'étais à bout. J'entendais l'écho déformé des paroles rapides de Camille, ne comprenant pas un mot. ASA m'avait quitté pour, je crois, grimper sur le lit. Je me pris une gifle à la volée.

Camille K (hurlant) : Connard !

Le choc me remis d'aplomb d'un seul coup, le néant visuel s'éparpilla. Je tournai mon visage endolori du côté du lit. Camille me surplombait en contre-plongée retournée, visiblement très en colère. Les cheveux emmêlés, les seins agités par de nerveux soubresauts. Elle se tenait au-dessus de moi, presque entièrement nue, le visage empli d'une farouche détermination. J'allai en prendre plein la gueule.

Elle se jeta sur moi me martelant frénétiquement de ses petits poings serrés excessivement efficaces. J'étais aux prises avec une boule d'énergie en furie.

Camille K (hurlant de plus belle) : Connard ! Connard ! Connard !

Douglas Makoid (voix entrecoupée) : PAM Camille… Ca PAM mille… Cami PAM lle…

ASA agissait derrière, nous inondant de calme, refroidissant peu à peu son ardeur. Je continuais à la serrer tandis qu'elle persistait à s'agiter pour me frapper. Son corps était brûlant, lové contre moi.

Douceur et parfum revenant douloureusement

Je desserrais mon étreinte, les sens submergés de souvenirs intenses, petits détails oubliés comme ce joli grain de beauté attirant malicieusement l'œil sur la naissance de sa poitrine. Je ne pouvais continuer à la tenir sans souffrir. Je me tournais sur le flanc. Camille essoufflée me regardait.

Camille K : Qu'est-ce qui se passe ? Qui sont ces types ? (geste de la main désignant les trois corps) Qu'est-ce que tu fous là ?

Les yeux perdus dans le vague, plissant le front pour rester conscient, je sentais inexorablement les larmes monter. Ah, Camille, te revoir m'anéantit.

Douglas Makoid (reprenant son souffle) : C'est la merde, Bauhaus m'a envoyé piquer une sorte de pierre à l'Organisation, une boîte pas catholique qu'il a de toute évidence largement sous-estimé. Depuis, j'en prends plein la tête.

Camille K : Oui, t'es pas le seul p'tit gars.

J'avais ce sobriquet en horreur mais le moment étais mal choisi pour le faire remarquer.

Camille K (continuant sa réplique) : Ces mecs on fait irruption chez moi sans que je les entende et j'étais dans le living ! L'espèce de momie a fait trois gestes et l'instant d'après, j'étais ficelée sur le pieu avec cet enculé qui voulait me sauter. T'as intérêt à trouver de bonnes excuses sinon je te bute et ton clébard de merde avec.

ASA me jeta un regard interloqué.

Douglas Makoid : écoute Camille, je vais te dire tout ce que je sais mais laisse moi souffler un peu, ça fait 48 h que je les ai aux fesses.

Camille K : OK mais faut pas traîner, je suis sûre que leurs amis vont chercher à se joindre à la fête. Je te fais un jus de fruits maison. Toi ficelle les bien et téléphone au Flying Dutchman, tu fricotes toujours avec ? Gros richard. Il nous débarrassera d'eux.

Camille se leva,

Nuisette glissant à terre en murmurant

Et quitta la pièce sans chercher le moins du monde à cacher son corps nu, les éclats argentés de ses multiples piercings jetant de fugitifs feux lumineux dans l'infinité des reflets. Sa chevelure encore plus longue et de nouveaux anneaux. Je retrouvais une Camille renouvelée.

Couteau tranchant séparant les deux moitiés d'une orange

Le violeur était mort, Camille avait sûrement cogné trop fort, les organes génitaux dans un sale état. Les deux autres amochés vivaient cependant.

Pincée d'épices assombrissant la mixture

Tout était flou, comment cela c'était-il fini ? Je me souvenais vaguement d'une forme lumineuse frémissant devant le danseur mystique. Ensuite, Camille et sa gifle. Et ASA, encore lui ? Il a du réagir au quart de tour comme toujours, élaborant sûrement une protection ou même une sorte de trampoline d'énergie renvoyant la boule à son lanceur. Je les attachais ensemble.

Cuillère battant énergiquement un liquide moussant

Je rejoignis Camille dans la cuisine aux meubles en rayons de miel. Toujours nue, elle me tendit un verre rempli d'un de ses cocktails dynamités qui vous requinquaient et vous désaltéraient.

Douglas Makoid : Merci Camille.

Camille K : Oh, ça va. Bois doucement, sinon tu vas t'étrangler ! Je vais m'habiller en vitesse et on se casse.

Douglas Makoid : Il faut que je dorme, regarde la gueule que j'ai.

Camille K : Pas brillant, c'est sûr. À quoi tu te shootes en ce moment ? (fixant mon visage dépité avec une moue amusée des plus craquantes) Ça va, fais pas cette tête, on va prendre un hôtel pour finir la nuit. Demain on se casse direct. Entre deux j'ai mon explication. Ton cleps nous protégera avec un de ses trucs.

J'acquiesçais tandis qu'elle me dépassait avec un aplomb éliminant toute pudeur. Elle savait bien que je bloquais sur son corps magnifique, elle connaissait trop mes appétits pour l'ignorer et cette machiavélique perfection féminine se jouait de moi ne se cachant pas pour mieux me signifier son inaccessibilité.

To be continued...