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28 January 2007

 

As Soon As #1 

As Soon As

Just Without a Kiss #1

Je filais à toute vitesse, lunettes miroir rectangulaires, au volant de ma voiture de sport sur une route montagneuse de la Côte d'Azur. Un vent tiède s'engouffrait par la fenêtre ouverte caressant mes cheveux blonds. J'étais particulièrement décontracté, la main gauche sur le volant tandis que la droite, ornée d'une Yeheyuan, reposait sur le levier de vitesse, entourée de volutes opiacées.

As Soon As, mon caniche blanc toujours impeccablement toiletté, l'auteur y tient beaucoup, était confortablement lové sur le siège du passager chauffé par le soleil. Sa queue oscillait au rythme d'un joyeux big beat aux cuivres envoûtants. La pureté du son digital ne s'apprécie véritablement qu'accompagné du feulement sauvage de ma Tsunami 1024 surtout lorsqu'elle est lancée sur une route sinueuse bordée de rochers déchiquetés et de ravins encaissés.

À cet instant, je vivais des moments de pur bonheur. Je venais de conclure brillamment une affaire délicate et le fruit de mon labeur reposait dans la boîte à gants. Assurément, je n'avais pas perdu mon temps, risky but it worth it. Les bénéfices allaient, c'était certain, être plus que substantiels. Un détail néanmoins me préoccupait encore : je ne savais au juste, à quoi servait l'objet que j'avais dérobé.

La première chose à faire était de prendre le large, tâche que j'accomplissais avec le plaisir que l'on sait. Ensuite, j'avais quelques coups de fil à passer. Lorsqu'on mène le style de vie qui est le mien, on se méfie des mobiles, trop flicables, satellisables et ringards maintenant qu'ils viennent de lancer le double implant oreille/larynx à résonance osseuse. Son coût encore démentiel et les inévitables tâtonnements des débuts en font encore un gadget pour amateurs cybéclairés. Cependant l'appareil médiatique tout puissant persuade chaque jour de nouveaux cons-somateurs que cela leur est indispensable. C'est pour de telles raisons que j'optais le plus souvent pour une simple cabine surtout lorsqu'il s'agit de joindre le Flying Dutchman toujours très à cheval sur la discrétion.

J'étais donc en train de faire l'inventaire des différentes tâches dont il fallait que je m'acquitte lorsque jetant un coup d'œil au rétro, je conduis vite mais suis néanmoins prudent, je vis deux grosses voitures noires se rapprochant de moi à toute allure et c'est peut dire étant donné que je roulais déjà à 140 km/h. C'était des voitures de l'Organisation dont les occupants étaient certainement soucieux de récupérer leur ex-bien.

J'avalais sans tarder une petite pilule rouge histoire d'affûter mes sens,

Épices chimiques irradiant le système nerveux et pulsant bientôt puissamment aux tempes

Ma vision s'élargit tout en se rétrécissant des deux bandes cinémascopes. Coup d'œil furtif au rétro s'emplissant du métal noir des berlines, allemandes, probablement blindées. Crissements de pneu en THX dans des virages terriblement serrés. Le soleil orange du crépuscule nimbait la scène de reflets artificiels.

J'étais prêt, détectant tout mouvement, me laissant emplir de la sensation de déjà-vu, effet principal des petites pilules rouges. Grâce à cette perception altérée, l'instant présent devient possible à anticiper, comme si la conscience se déplaçait d'un cran dans le futur.

Les bolides me talonnaient avec insistance, roulant côte à côte, j'attendais que l'un d'eux vienne à ma hauteur. C'est inévitablement ce qu'ils finissent toujours par faire. Ma Volonté grondait sourdement en moi -. le chant de la Terre .- prête à jaillir. Le pied scotché à l'accélérateur, envie de l'écraser pour que the game commence enfin.

Défiant mon appréciation basée sur d'éprouvantes probabilités éprouvées, ils restaient sagement collés à mes pare-chocs sans toutefois faire mine de les percuter. Ils mijotent quelque chose. Un bref regard vers As Soon As confirma mes doutes.

As Soon As : Méfie-toi Doglas, méfie-toi ! Est-ce que tu le sens aussi ? C'est gros… C'est sur nous.

Douglas Makoid : OK, je sais ce que c'est ! Fuck !

L'hélico surgit sur la gauche au moment où je pris conscience de sa présence. Fucking came coupée, à moins que le casse n'ait épuisé mes réserves d'énergie. La Tsunami poussa son rugissement tandis que je la lançais soudainement à une allure effrénée. Faire corps avec le décor, tout était comme un film, orchestré d'avance en une grande danse de caméras. Les deux bagnoles ne me lâchaient pas d'un cm, encourageant ma vitesse. Ils veulent que je me taule. L'hélico volait avec méthode, ondulant le long de la route, s'approchant toujours plus, le vent des pales fouettait mon visage et créait d'imprévisibles vortex déstabilisant ma direction. Une porte coulissante s'ouvrit à la volée, ¡ ça y est ! Il va tirer sa bordée, révélant un type harnaché au cockpit par une toile de lanières synthétiques pointant vers moi une de ces horribles armes à répétition. Plan serré sur son visage, lunettes noires, mince cigarillo.

Douglas Makoid : Cette fois, je crois que je me suis mis dans un sacré pétrin.

Fondu enchaîné.

Après avoir réussi à neutraliser mes poursuivants, je bifurquais sur une autoroute bien plus fréquentée que mes petits chemins au typique charme méridional. Je risquais moins de me faire attaquer par l'Organisation qui préfère les opérations discrètes. Je n'allais pas tarder à rejoindre Marseille où je passerai la nuit.

À vrai dire, la situation quasi-désespérée dans laquelle je vous ai sûrement donné l'impression de me mettre s'est plutôt bien terminée. Reprenons la scène.

À rouler aussi vite, sur une route aussi dangereuse, on prend souvent des risques qui après coup nous paraissent insensés. C'est ce que nous faisions les deux berlines allemandes et moi. L'un de mes poursuivants fit une erreur d'estimation ou eut trop confiance en ses talents de pilotage car peu de temps après l'irruption de l'hélico, il partit droit dans le ravin.

Vortex générés par le véhicule insectoïde déstabilisant la voiture

Embardée et bond direct vers l'abîme

J'ai plus ressenti que réellement vu la voiture basculer, se fracasser, rebondir, se refracasser et peut-être même exploser en de superbes bouffées pyrotechniques, magnifiant en son surround la violence et la mort. Je crois plutôt qu'elle a dérapé sur plusieurs mètres dans un tonnerre de poussière, de débris projetés et de buissons arrachés avant de tournoyer en un ou deux tonneaux, vitres s'étoilant puis se brisant en milliers de cubes securit, pour enfin se coincer sans dessus dessous entre rochers et branches mêlés.

Du côté de l'hélicoptère, la danse de mort continuait. L'homme de main, se la jouant gangster californien avec ses lunettes aux verres insecte, son costume à coupe ample, au tissu irisé et son cigarillo de western spaghetti aux volutes épaisses capturées par les remous éoliens, était quant à lui bien déterminé à me farcir de plomb. Sanglé dans un harnais arachnéen, il jouissait d'une parfaite stabilité malgré les mouvements nerveux de l'hélicoguêpe qui plongeait en frôlant la courbe d'un virage. Il m'arrosa de métal fondu, empli d'une joie féroce devenant jubilation lorsqu'il inhalait une bouffée de tabac euphorisant.

Je dus agir immédiatement, pas le choix. De toutes mes forces, je décidais de projeter une partie de mon corps d'énergie, mon bras pour être plus précis vers l'hélico. Le boomerang allait être sévère mais cela valait mieux que de se laisser tuer. Mon Intention sans faille était tendue vers le type, sourde aux avertissements aigus de mon corps qui morflait. L'instant d'après, c'était déjà fini. La main d'énergie, objet de toute ma Volonté, lui avait asséné une terrible claque.

Inconscience, doigt crispé sur la gâchette de l'arme qui s'emballe puis lui échappe.

Quelques balles fusant dans la carlingue

Crachats de gazole noirâtres tâchant le paysage

L'hélico s'en va.

Le boomerang me submergea. Inévitable claque qui conclue chaque dépense de pouvoir personnel. Il est au diapason de l'énergie dépensée et ce n'est pas le premier que je prenais de la journée.

Vacillements. Voile noir. Effort colossal. Me maintenir. Prendre la vague.

Douglas Makoid (voix vacillante) : ¡ As Soon As ! Merci vieux.

As Soon As : De rien Doglas, c'est tout naturel et puis c'est toi qui conduit.

Douglas Makoid : OK, toujours l'esprit pratique, canin compagnon.

ASA, ça ne vous dérange pas que je tape ASA à la place d'As Soon As, c'est plus rapide et ne vous demande presque aucun effort pour reconstituer le nom complet. ASA, donc, avait immédiatement réagi en dirigeant vers moi une partie de son énergie, m'aidant non négligemment à refaire surface avant que nous ne percutions un olivier. Étonnant chien non ?
Je sentais la dernière voiture, seule rescapée, se faire plus hésitante. Allait-elle me lâcher ? En fait, pas du tout. Un Schwarzenegger-like fit irruption par une fenêtre, arborant fièrement - trait de la brute épaisse - un spécimen très efficace de pistolet mitrailleur. Tout ce qu'il va réussir à faire, c'est me niquer la carrosserie. Pas original pour deux sous, il appuya sur la gâchette.

La route se fit tunnel, étincelles multiples sur les parois comme des amorces subtilement placées pour exploser en une parfaite synchronisation. Néanmoins ce type ne savait pas tirer, normal, c'est un méchant et je crois qu'avant de m'atteindre le bras, il n'a même pas touché la Tsunami une seule fois.

Brûlure, chairs déchirées. Le tissu blanc de ma chemise s'empourpre.

Douleur, gagnant mes nerfs, submergeant mes synapses.

Je me mordis les lèvres et fit une embardée. ASA brinquebalé roula sur le côté. Un filtre rouge envahit ma vision, phosphènes explosant de part et d'autre. La route se tord un instant.

Néons du tunnel clignotants

Je refis surface, inondé d'adrénaline. Canaliser la douleur, la rediriger puis l'expulser. Ma cible était toute trouvée, à la Tsunami de jouer. Mon pied écrasa la pédale et la voiture frémit. L'accélération me plaqua au siège,

ASA grondant sourdement

Mon esprit aiguisé par la douleur se riva à la route, ce n'était pas le moment de se planter.

Les marquages au sol scintillèrent avant de ne plus former qu'une ligne continue. J'aperçus dans le miroir du rétro le reflet rapetissant du mitrailleur fou rentrer précipitamment dans sa voiture. Ils relèvent le défi, prennent de la vitesse, œil de cyclope aveugle du pare-brise teinté. La berline assure, plus que je ne m'y attendais. Elle a certainement fait un lifting dans un garage privé aux mécanos orfèvres. Le tunnel prit fin sans prévenir, le ravin guettait de nouveau.

Je ne sais pas comment j'ai réussi à passer la série de virages serrés qui ont suivi en une frénétique enfilade. Mon corps était en pilote automatique à moins que la Tsunami n'ait pris vie. Mes tenaces poursuivants sortirent eux aussi indemnes des virages mais le pilote sembla perdre le contrôle de la voiture car au lieu de bien accrocher la route, elle glissa droit vers la paroi. L'aile avant se fripa comme du papier alu au contact de la roche. ¡ Le choc ! La voiture bascula légèrement, happée par la poussière et s'arrêta net au contact d'un vénérable palmier ébranlé.

Cut.

To be continued...

Comments:
Ca se bonifie et se singularise comme une Enfield rodée, ton style... J'ai dégusté, Doug !
 
Bon, c'est que le début, ça a la taille d'un court roman.
 
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