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11 March 2007

 

As Soon As #7 

As Soon As

More Than Meet the Eyes #2

#6 - #5 - #4 - #3 - #2 - #1

Camille K notebook
Un mec mignon comme tout ouvre la porte en érable et on entre, laissant enfin la pluie derrière nous. Le collaborateur de Bauhaus répond au nom de Case, tiré de je ne sais quel bouquin. Comme d'habitude, la règle est de ne jamais révéler sa véritable identité. Les acolytes de Bauhaus débarquent toujours de nulle part, ils ont en commun une dévotion pour leur patron qui en échange leur voue un véritable amour. Leurs liens restent un mystère pour moi et je pense que Douglas n'en sait pas plus. En tout cas Case est très séduisant, un peu jeune peut-être mais j'aime plutôt ça.

Chez Bauhaus, tout est nickel, pas un poil de poussière, chaque chose à sa place et ce n'est pas très dur vu qu'il n'y a presque rien. Il travaille le dépouillement et le blanc. Son intérieur toutefois est toujours arrangé avec goût, le salon par exemple ne se permet que l'originalité d'un tapis épais aussi livide que le carrelage dans lequel on se reflète en entier.

Nous nous retrouvons enfin, il a la mine défaite, s'est fait du mouron pour nous et ne cesse de se fustiger pour la mort du gars qui a aidé Douglas à Marseille. Je dois dire que depuis que je le connais, c'est son premier faux pas. Je ne peux pas dire que je lui en veux, personne n'est à l'abri d'une erreur et si je veux être certaine de ne pas me retrouver dans ce genre de situation, je n'ai qu'à mener une vie plus rangée. Mais sans aventures, que serait ma vie sinon une longue suite morne de jours monotones ? De plus, et ce n'est pas négligeable, nos affaires sont vraiment lucratives.

La baraque de Bauhaus est beaucoup plus grande qu'elle n'y paraît vue de l'extérieur, c'est à croire qu'il possède un pâté de maisons complet. Toute une partie est réservée aux invités et j'allais pour quelques jours au moins retrouver ma chambre habituelle, son confort et sa panoplie d'appareils de haute technologie indispensable à la survie de l'occidental moyen !

Douglas Makoid notebook
Laissant Ambroise jongler avec les casseroles, Camille et moi prîmes possession de nos appartements, chacun sa chambre comme je le compris vite. Mais plutôt que l'un d'entre nous attende frigorifié que l'autre ait utilisé la salle de bain, nous décidâmes de partager la douche. Ce qui est appréciable avec Ambroise, c'est son souci du petit détail. Ainsi la salle de bain, à la prévisible blancheur et à l'austérité immaculée, contenait toute la gamme de produits que l'on puisse rêver d'utiliser pour sa toilette, du plus utile comme le savon, au plus subtile comme la gamme de shampooings convenant aux différents types de cheveux. Le tout bien évidemment garanti non testé sur les animaux, il ne manquerait plus que ça. Mais je m'égare et je sens que vous bouillez d'impatience à l'idée que je m'étende un peu plus sur la douche que je pris avec Camille !

Après avoir rapidement abandonné nos vêtements gorgés de pluie, nous nous abandonnâmes avec joie au délassement du jet brûlant. La douche spacieuse, à la grande porte vitrée coulissante, nous laissait la place nécessaire pour être à l'aise. En plus du pommeau classique, des tas de minuscules ouvertures sur les parois arrosaient nos corps sous tous les angles imaginables.

Vapeur Moiteur Douceur

Je commençais par laver délicatement la belle et longue chevelure verte de Camille, tressaillant légèrement à chaque fois que notre peau se touchait fugacement. Elle se cambrait malicieusement et j'avais toutes les peines du monde à ne pas laisser mon regard s'égarer longuement sur sa fantastique chute de reins. Mon travail terminé, elle se retourna et mit ses bras autour de mes épaules avec un léger sourire. Je préférai laisser mes yeux s'attarder sur les nombreux anneaux de ses oreilles par peur de tomber définitivement sous le charme de ses longs cils soyeux, de ses paupières en amande révélant l'émeraude de ses pupilles. Elle me massa tendrement les épaules un moment. Mon corps se détendait sous la caresse combinée de l'eau et de ses doigts. Je sentais à la fois le stress et les courbatures glisser et s'évacuer en bouillonnant, se mêlant à l'eau qui se perdait dans l'écoulement de la douche. Elle laissa descendre ses mains le long du dos, continuant le massage tandis que ses mignons tétons verts m'effleuraient avec une efficacité calculée. Elle coupa court subitement à nos rapprochements.

Camille K (sensuellement) : Voilà, p'tit gars, opération terminée !

Elle me vola encore un léger baiser,

Lèvres s'unissant un instant

Avant de faire coulisser la porte d'un geste décidé, d'attraper une grande serviette aux boucles épaisses et de se draper dedans comme en une soudaine réminiscence de déesse grecque. Affreuse Aphrodite, jouant avec mes nerfs ! T'inquiète pas chère Camille, moi aussi, je suis capable de te jouer des tours.

Je quittais aussi, presque à regret, la douche, frissonnant malgré la chaleur régnant dans la pièce. Camille me frictionna quelques secondes énergiquement, comme pour se moquer un peu de moi et disparu rapidement dans ses appartements.

Quelques minutes après, ayant enfilé un confortable pantalon de flanelle et un pull aux motifs abstraits aussi doux qu'épais, je retournais voir Ambroise, les narines titillées par une alléchante odeur de nourriture.

Camille K notebook
Pendant que Bauhaus nous prépare un de ses succulents repas, Douglas et moi prenons une douche tous les deux, une fois n'est pas coutume. Il me semble que son irruption aussi subite qu'inattendue ait réveillé les souvenirs encore un peu douloureux de notre ancienne liaison. Je lui en ai longtemps voulu car il avait stupidement gâché une relation qui jusqu'à ce qu'il préfère s'amuser avec une de mes amies avait été particulièrement agréable. Mais aujourd'hui je pense que c'est plutôt mon amour-propre qui a été blessé que mon amour tout court. Mais bon, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, j'ai eu mon lot de galères dont je me croyais sortie, bien à l'abri dans ma planque monégasque. Et puis j'avais aussi retrouvé l'amour auprès de quelqu'un d'autre qui doit d'ailleurs se demander où je suis passée, mais chaque chose en son temps.

Sous la douche, je me remémore la douceur de ses gestes et je ne peux bientôt que fuir quand je sens par tous les pores de ma peau que je ne le laisse vraiment pas indifférent. Voilà qui ne me ressemble pas, ces états d'âme aussi niais que bêtement romantiques. J'ai plus tendance à traiter ces sujets d'une manière toute pragmatique. Je te plais, tu me plais, on se lance. Quelque chose cloche, bye-bye et je n'ai pas l'habitude de me retourner pour un dernier signe de la main.

Je les rejoins dans la salle à manger, ils ont déjà mis la table et Bauhaus se pointe avec une quiche savamment élaborée, faite de fromage, de petits légumes, de quelques épices chatoyantes. Une salade en accompagnement et un subtil vin rouge à je ne sais pas combien la bouteille. Nous reculons le moment des explications, le repas n'est pas fait pour ça et nous échangeons juste quelques banalités entre deux coups de fourchette. Bauhaus, comme à son habitude me gratifie de gentils compliments sur la fraîcheur de mon teint et la pertinence de ma kurta pyjama. En fait, j'ai juste passé ça pour être à l'aise, mais cela semble le ravir. Étonnamment, Douglas ne lui jette aucun regard sombre, il approuve en hochant la tête, surtout préoccupé semble-t-il par l'alimentation de son clébard qui à quelques pas de nous semble se délecter, la truffe dans sa gamelle en porcelaine.

Bauhaus débarrasse la table en un tournemain, sans prétendre accepter notre aide et revient quatre secondes plus tard avec des coupes de sorbet à la poire. Le vin prend subitement une autre saveur mais se marie à la sensualité de la glace avec naturel. Nous passons au salon et tandis que je roule un petit buzz, Bauhaus sélectionne un disque de jungle un peu sauvage à mon goût.

Douglas Makoid notebook
Dans la cuisine suréquipée, Ambroise finissait de préparer une salade, ajoutant de petits morceaux de noix et des pignons de pin tout en surveillant avec une inquiétude non feinte le contenu de son four qui dégageait une si agréable odeur.

Douglas Makoid : Alors, qu'est-ce que tu nous fais de bon, Ambroise ?

Ambroise de Mort : Tatata, fous-moi le camp, ça ne se fait pas d'espionner les bonnes gens. Si tu veux te rendre utile va plutôt mettre la table, tu sais où est rangée la vaisselle ? De toute façon, il n'y a qu'un meuble.

Douglas Makoid : OK. Au fait, t'as pensé à As Soon As ?

Ambroise de Mort : Of course, comment pourrais-je oublier mon caniche favori ?

ASA lui jeta un regard ravi et vivement intéressé. Ambroise aurait mieux fait de se taire car maintenant, il allait devoir finir de préparer son plat avec mon chien dans les pattes, réclamant son repas sans jamais se fatiguer. Je le laissais se démerder avec, direction la salle à manger. J'optais pour d'étranges assiettes rectangulaires noires décorées d'un liseré blanc.

Je venais juste de finir de disposer les verres quand Camille arriva, elle aussi guidée par son odorat. Elle avait ramené ses cheveux en une longue tresse qui reposait sur son épaule droite, les arabesques de ses mèches se confondant avec le motif entrelacé d'un costume indien, dont je ne me souviens jamais du nom, d'un jaune pétant et constitué d'une chemise tombant jusqu'aux genoux recouvrant un pantalon bouffant. À ses pieds, de simples sandales laissaient entrevoir ses petits orteils si délicatement proportionnés. Je notais tout cela d'un coup d'œil rapide, soucieux de ne pas montrer trop d'admiration après le passage de la douche. Elle s'abîma dans la contemplation d'une gravure sombre représentant l'astre nocturne quand Ambroise arriva, un plat bouillant dans les mains que des maniques, de toute évidence bien trop fines, ne protégeaient pas de la brûlure.

Ambroise de Mort (après un soupir de soulagement) : Bon voilà, une quiche façon Bauhaus ! Je vais chercher la salade, installez-vous. Je crois qu'il va falloir laisser refroidir un peu. Douglas ? Tu veux bien déboucher le pinard, steup ?

Je me saisis de la bouteille qu'il m'indiquait du doigt et qui trônait sur le vaisselier. Un Gaillac, succulent petit vin, tout indiqué pour un repas végétarien. Je m'escrimais sur le bouchon et concluais l'opération d'un ploup sonore si doux à l'oreille.

Douglas Makoid (d'un ton très sympathique) : Tu en veux, Camille ?

Elle acquiesça d'un simple geste, sans ouvrir la bouche. Mais bon sang, qu'est-ce qui lui prend ? Je l'avais certainement froissée sans m'en apercevoir. Oh, puis après tout, elle n'a qu'à pas être aussi susceptible. Ambroise revenait, portant d'une main un grand saladier et de l'autre la gamelle d'ASA qui le suivait à la trace. Il la déposa dans un coin, laissant mon chien en faire son affaire, tandis qu'il proposa le saladier à Camille.

Ambroise de Mort : Ah, chère Camille, c'est vraiment toujours un plaisir pour moi que de t'avoir à ma table, tu y apportes tant de beauté et de finesse, la fraîcheur de ton teint n'a d'égal que la pertinence de ta kurta pyjama.

Kurta pyjama, voilà le nom de ce costume indien, décidément Ambroise sortait le grand jeu ce soir. À moins que depuis notre rupture, ces deux-là n'aient resserré leurs liens. Keep cool, ça fait deux ans que ça ne te concerne plus après tout. Et puis toi aussi depuis ce temps, tu as fricoté avec d'autres charmantes demoiselles. Je décidais de me concentrer sur la salade.

Camille K : Tu sais, Ambroise, une femme ne cherche pas forcément à se faire belle, en l'occurrence, c'est le confort qui a guidé mon choix.

Ambroise de Mort : Ne soit pas modeste, tu ne peux tout simplement pas t'empêcher d'être belle, quand l'accepteras-tu enfin ? Bon la salade vous va les amis ? Et le vin ? Laissez-moi le goûter (prenant le verre d'un geste expert, et scrutant la robe), hum, hum (respirant le bouquet puis se décidant enfin à le goûter). Excellent ! Je ne suis pas mécontent de mon choix.

Ambroise reposa le verre et se décida à couper la quiche avec sa dextérité habituelle. Un instant plus tard, une part fumante reposait dans chacune des assiettes. Ambroise, très motivé par son plat au fumet prometteur, nous engageait, Camille et moi, à partir explorer ses délices à grand renfort d'œillades gourmandes. Le silence s'installa, uniquement ponctué du claquement rythmé des couverts et de prévisibles éloges pour notre hôte au sommet de sa forme.

Le repas fut couronné d'un léger sorbet au saisissant goût de poire. La saveur se rappelant encore longtemps à mon palais tandis que nous étions déjà au salon pour une big discussion.

Cut.

To be continued...