10 October 2007
Vidéo du frangin
C'est de la pub mais c'est surtout une vidéo de mon frangin Anthelme pour laquelle on peut voter jusqu'au 15 octobre en cliquant ici. N'hésitez pas à le faire si elle vous plait.
09 October 2007
Next-gen??
Quand est-ce que ça va changer? Vous en avez pas marre de taper dans des poteries ou des caisses pour récupérer des points de vie et des munitions? Vous n'êtes pas fatigué de devoir emprunter d'infinies passerelles casse-gueules super étroites à des hauteurs tour eiffelesques pour atteindre un bouton qui permettra d'ouvrir une porte de l'autre côté du bâtiment? Mais que font les architectes des mondes virtuels? Ne savent-ils concevoir que des structures à l'ergonomie improbable? Imaginez-vous devoir traverser un puits sans fond sur une corde à chaque fois que vous voulez allumer la lumière des chiottes? Et puis tous ces monstres suicidaires qui vous sautent dessus jusqu'à la mort, dont le corps disparaît progressivement pour laisser place à un bonus rutilant, n'ont-ils pas autre chose à foutre que de former des suicides squads visant le héros surpuissant?
Le jeu vidéo d'action, aventure, exploration à puzzle souffre d'un chronique manque de renouvellement. On a beau investir $10 000 dans une PS3 pour avoir de bôs grafismes, on a beau se lâcher sur une Wii pour manier le sabre laser dans le salon, les jeux, eux restent globalement les mêmes qu'à la préhistoire (je parle là du 20ème siècle).
Ma récente énorme déception concerne Zelda, Twilight Princess. Un jeu très joli, aux mécanismes et au gameplay nickel mais sans aucune réelle nouveauté par rapport à Ocarina of Time, le Zelda sorti en 1998 et qui à l'époque déchirait vraiment.
Suis-je trop exigeant d'attendre d'être surpris, scotché, la mâchoire tombant sur le verre dépoli de ma table basse devant une expérience ludique novatrice? À quoi ça sert de foutre le paquet sur les graphismes, le HD, le motion sensing control si derrière le concept reste le même?
Las, de tant de répétitions, je retourne à Gran Turismo pour peaufiner ma conduite de bagnole de compét ou pour déraper comme un taré sur la neige de Chamonix.
C'est moi qui vieilli ou c'est une industrie en panne?
Le jeu vidéo d'action, aventure, exploration à puzzle souffre d'un chronique manque de renouvellement. On a beau investir $10 000 dans une PS3 pour avoir de bôs grafismes, on a beau se lâcher sur une Wii pour manier le sabre laser dans le salon, les jeux, eux restent globalement les mêmes qu'à la préhistoire (je parle là du 20ème siècle).
Ma récente énorme déception concerne Zelda, Twilight Princess. Un jeu très joli, aux mécanismes et au gameplay nickel mais sans aucune réelle nouveauté par rapport à Ocarina of Time, le Zelda sorti en 1998 et qui à l'époque déchirait vraiment.
Suis-je trop exigeant d'attendre d'être surpris, scotché, la mâchoire tombant sur le verre dépoli de ma table basse devant une expérience ludique novatrice? À quoi ça sert de foutre le paquet sur les graphismes, le HD, le motion sensing control si derrière le concept reste le même?
Las, de tant de répétitions, je retourne à Gran Turismo pour peaufiner ma conduite de bagnole de compét ou pour déraper comme un taré sur la neige de Chamonix.
C'est moi qui vieilli ou c'est une industrie en panne?
08 October 2007
Villumière trailer
Depuis les contreforts de la trace antique d'un impact de météorite, je contemplais les lumières lointaines mais néanmoins ordonnées de Villumière. Le soleil couchant n'était déjà plus qu'un souvenir au fond du cratère et c'était tant mieux car sa lumière est plus crue que sur Terre. Levant les yeux j'admirais quelque peu la beauté confondante de ma planète d'origine. Seule l'image surannée de planète bleue venait à mon esprit. Mais cet œil me fixait .- paupière à moitié fermée -. Avec le bleu le plus pur que je puisse imaginer.
Offrant mon beedie, éteint de s'être trop consumé, aux chaos de pierres argentées, je fis les quelques pas qui me séparaient du véhicule (je vous laisse le soin de l'imaginer) dans un inévitable claquement d'imper caoutchouteux ample et majestueux.
Plus tard dans la ville.
Villumière, j'ai aimé l'approcher, découvrir de loin les néons de ses minarets. Puis, en un clin d'œil, j'étais dedans, déambulant dans de larges artères pavées d'argent, où tout était brillant. Le trafic, fluide comme dans un rêve, restait incroyablement lointain, silencieux. Ma vision était noyée de lumière électrique. Teintes psychédéliques d'enseignes holographiques. La foule glissait sur les trottoirs aux courbes gracieuses et serpentines, orchestrée comme dans un film, chaque mouvement se décrivant au ralenti, exploité en un cadrage subtil, très mode, très clip.
Une incroyable variété de sons se mélangeaient avec délicatesse. Rires d'enfants et nappes électroniques, chant d'oiseau inconnu et froufroutement d'une jupe, fragments de discussion et rythmes hypnotiques. Je laissais mes pas libres d'intention, les sens baigné d'un spectacle sans fin. La ville sans cesse changeait, perdre de vue un bâtiment c'est l'oublier. Il n'y a qu'à se retourner pour vérifier et la villa fantasmagorique est devenue jardin exotique.
Je me baladais tranquillement sur Moon Road, avant d'emprunter la fameuse Crescent Street, aux magasins de glace en miroirs infinis, aux marchands de croissants, aux disquaires ne proposant que la face cachée d'un disque, aux vendeurs de fusées miniatures façon Hergé, aux galeries d'arts exposant des lampes à bulles.
La pesanteur légère allégeait la tête des scories terriennes, et c'est avec les yeux d'une enfance retrouvée que je contemplais les mirages magiques d'une ville toujours en phases mouvantes, à l'ambiance lunatique.
Joie mêlée de larmes
Textures argentées et lumière blafarde, nous voilà dans la vieille ville sélène. Ambiance expressionniste, vieux arbres noueux et masures aux briques disjointes, aux tuiles branlantes. Les chats sont nombreux, perçant la noirceur des ruelles sinueuses de centaines de petites flammes à la pupille féline. Il pleuvait bien sûr et la terre dans le ciel était masquée d'un nuage fantomatique. Un hibou lança une plainte lyrique, un vieillard à l'ossature anguleuse claudiquait avec peine sur les pavées humides et inégaux, une lanterne à la lueur vacillante tenue à bout de bras. Sa voix, sifflement grinçant, annonçait en une sempiternelle ritournelle :
Le Vieillard : Il est trois heures et tout va bien.
Une cloche fêlée fit résonner depuis le clocher voisin, un son dissonant qui n'en finissait pas. Je cru voir passer dans le ciel l'ombre fugitive d'une sorcière sur son balai.
Errant interminablement dans les venelles labyrinthiques je débouchais subitement sur une place. Près d'un kiosque à musique, aux ferronneries victoriennes rouillées, une sarabande de squelettes menaient la danse. Une fille à la peau laiteuse susurrait de la flûte, les yeux perdus dans un loup de fard noir, les cheveux emmêlés bien que noir de jais, une robe noire savamment déchirées révélant quelques cicatrices. Son visage baissé se releva lentement, ses traits fragiles lui donnaient un air de poupée, sa peau livide laissant deviner un méandre de veines bleutées. Son regard cristallin croisa le mien.
J'y discernais la nuit et son aura mystérieuse, l'obscurité de la psyché et son cortège de fantasmes inavouables, la tristesse d'une errance vouée à l'infinie. Le contact se coupa, ses yeux retournèrent dans le vague, dans la contemplation de leurs propres tourments.
Je quittais alors la vieille ville, avec dans le cœur, le souvenir triste de cette fille que je ne reverrais jamais.
À Villumière, ni rêve ni cauchemar ne se répètent.
Offrant mon beedie, éteint de s'être trop consumé, aux chaos de pierres argentées, je fis les quelques pas qui me séparaient du véhicule (je vous laisse le soin de l'imaginer) dans un inévitable claquement d'imper caoutchouteux ample et majestueux.
Plus tard dans la ville.
Villumière, j'ai aimé l'approcher, découvrir de loin les néons de ses minarets. Puis, en un clin d'œil, j'étais dedans, déambulant dans de larges artères pavées d'argent, où tout était brillant. Le trafic, fluide comme dans un rêve, restait incroyablement lointain, silencieux. Ma vision était noyée de lumière électrique. Teintes psychédéliques d'enseignes holographiques. La foule glissait sur les trottoirs aux courbes gracieuses et serpentines, orchestrée comme dans un film, chaque mouvement se décrivant au ralenti, exploité en un cadrage subtil, très mode, très clip.
Une incroyable variété de sons se mélangeaient avec délicatesse. Rires d'enfants et nappes électroniques, chant d'oiseau inconnu et froufroutement d'une jupe, fragments de discussion et rythmes hypnotiques. Je laissais mes pas libres d'intention, les sens baigné d'un spectacle sans fin. La ville sans cesse changeait, perdre de vue un bâtiment c'est l'oublier. Il n'y a qu'à se retourner pour vérifier et la villa fantasmagorique est devenue jardin exotique.
Je me baladais tranquillement sur Moon Road, avant d'emprunter la fameuse Crescent Street, aux magasins de glace en miroirs infinis, aux marchands de croissants, aux disquaires ne proposant que la face cachée d'un disque, aux vendeurs de fusées miniatures façon Hergé, aux galeries d'arts exposant des lampes à bulles.
La pesanteur légère allégeait la tête des scories terriennes, et c'est avec les yeux d'une enfance retrouvée que je contemplais les mirages magiques d'une ville toujours en phases mouvantes, à l'ambiance lunatique.
Joie mêlée de larmes
Textures argentées et lumière blafarde, nous voilà dans la vieille ville sélène. Ambiance expressionniste, vieux arbres noueux et masures aux briques disjointes, aux tuiles branlantes. Les chats sont nombreux, perçant la noirceur des ruelles sinueuses de centaines de petites flammes à la pupille féline. Il pleuvait bien sûr et la terre dans le ciel était masquée d'un nuage fantomatique. Un hibou lança une plainte lyrique, un vieillard à l'ossature anguleuse claudiquait avec peine sur les pavées humides et inégaux, une lanterne à la lueur vacillante tenue à bout de bras. Sa voix, sifflement grinçant, annonçait en une sempiternelle ritournelle :
Le Vieillard : Il est trois heures et tout va bien.
Une cloche fêlée fit résonner depuis le clocher voisin, un son dissonant qui n'en finissait pas. Je cru voir passer dans le ciel l'ombre fugitive d'une sorcière sur son balai.
Errant interminablement dans les venelles labyrinthiques je débouchais subitement sur une place. Près d'un kiosque à musique, aux ferronneries victoriennes rouillées, une sarabande de squelettes menaient la danse. Une fille à la peau laiteuse susurrait de la flûte, les yeux perdus dans un loup de fard noir, les cheveux emmêlés bien que noir de jais, une robe noire savamment déchirées révélant quelques cicatrices. Son visage baissé se releva lentement, ses traits fragiles lui donnaient un air de poupée, sa peau livide laissant deviner un méandre de veines bleutées. Son regard cristallin croisa le mien.
J'y discernais la nuit et son aura mystérieuse, l'obscurité de la psyché et son cortège de fantasmes inavouables, la tristesse d'une errance vouée à l'infinie. Le contact se coupa, ses yeux retournèrent dans le vague, dans la contemplation de leurs propres tourments.
Je quittais alors la vieille ville, avec dans le cœur, le souvenir triste de cette fille que je ne reverrais jamais.
À Villumière, ni rêve ni cauchemar ne se répètent.