05 August 2006
L'histoire #1
C'est à ce moment là que je l'ai vu. Un point minuscule, là-bas, tout au fond, presque sur l'horizon. La plage s'étendait à perte de vue, sable fin et blanc, donnant d'un côté sur une mer de la couleur du paradis et de l'autre sur des dunes arrondies présageant un désert.
J'ai marché jusqu'à lui, il était assis sur un tabouret pliant, le chevalet face à la mer, l'archétype du peintre romantique. Costume de lin beige, barbe grise soigneusement taillée, panama couvrant ses yeux d'ombre. La palette calée dans la main gauche et le pinceau décrivant des arabesques ponctuées ici et là de petites touches précises avant d'effectuer un aller-retour pour reprendre un peu de couleurs sur la surface aux nuances mélangées.
Ah, te voilà, dit-il simplement, ne quittant pas son œuvre des yeux. Je ne comprenais pas comment il pouvait supporter un tel soleil sans suer en restant tiré à quatre épingles. J'ai presque terminé celle-ci, continua-t-il en décrivant du bras un geste large et un peu fatigué.
Arrivé à sa hauteur, je découvris la toile. Un paysage en tout point similaire, la plage et la mer. Le ciel bleu et vide, quelques touches d'écumes et dans le sable, les traces de pas que j'avais créées en venant à lui.
Ce décor était d'un minimalisme qui touchait à un sorte de perfection, la couleur du sable, la texture du ciel, la lumière du soleil, les ombres courtes sur les dunes, le vent léger à l'odeur salée. Tout était parfaitement reproduit sur la toile, presque trop parfaitement, comme une représentation numérique en haute-définition. Je regardais autour de moi et notais que les traces de pas commençaient là où je me trouvais lorsque je l'avais aperçu.
Cet espace semblait vide de vie, seul les éléments étaient présents. Pas de faune, ni de flore, juste deux êtres humains sur le cliché ultime de la plage déserte, un univers-bulle aux confins de la réalité, un rêve surréaliste au symbolisme épais. Je ne comprenais pas, cependant, il n'y avait rien à comprendre, tout était simple, en harmonie.
Mets-toi derrière moi, me dit-il, tu verras la toile comme il se doit.
Je fis ce qu'il me demandait tandis qu'il donnait encore un coup de pinceau de temps en temps entrecoupé d'instants de réflexion. Des retouches invisibles à mes yeux mais le sentiment de cohérence qui m'envahissait peu à peu semblait ne faire que se renforcer. Il toucha encore un reflet sur une vague prête à retomber.
Et soudain.
Je vis la toile comme la continuité parfaite du décor, comme une fenêtre invisible ouverte dans la trame de la réalité, les vagues étaient tellement précises qu'elles donnaient l'impression de bouger, c'était comme si cette toile envahissait la totalité de mon champ de vision, je plongeais en elle.
Et me retrouvais soudain seul, au même endroit, plus de toile, plus de peintre, uniquement cette plage, la mer et derrière moi...
Derrière moi, les dunes disparaissaient maintenant dans une végétation luxuriante faites de palmiers, de bananiers et de cocotiers. Le bruit du ressac amena des cris d'oiseaux, le vent bruissait dans les feuilles et une odeur de bois brûlé venait caresser mes narines au gré de la brise.
L'écho des oiseaux ressemblaient à des paroles humaines, je regardais à nouveau la mer. Là, sur l'horizon, un trois mats aux multiples voiles se devinait à contrejour. Plus près une barque contenant quelques hommes venait à la rencontre du rivage.
To be continued...
J'ai marché jusqu'à lui, il était assis sur un tabouret pliant, le chevalet face à la mer, l'archétype du peintre romantique. Costume de lin beige, barbe grise soigneusement taillée, panama couvrant ses yeux d'ombre. La palette calée dans la main gauche et le pinceau décrivant des arabesques ponctuées ici et là de petites touches précises avant d'effectuer un aller-retour pour reprendre un peu de couleurs sur la surface aux nuances mélangées.
Ah, te voilà, dit-il simplement, ne quittant pas son œuvre des yeux. Je ne comprenais pas comment il pouvait supporter un tel soleil sans suer en restant tiré à quatre épingles. J'ai presque terminé celle-ci, continua-t-il en décrivant du bras un geste large et un peu fatigué.
Arrivé à sa hauteur, je découvris la toile. Un paysage en tout point similaire, la plage et la mer. Le ciel bleu et vide, quelques touches d'écumes et dans le sable, les traces de pas que j'avais créées en venant à lui.
Ce décor était d'un minimalisme qui touchait à un sorte de perfection, la couleur du sable, la texture du ciel, la lumière du soleil, les ombres courtes sur les dunes, le vent léger à l'odeur salée. Tout était parfaitement reproduit sur la toile, presque trop parfaitement, comme une représentation numérique en haute-définition. Je regardais autour de moi et notais que les traces de pas commençaient là où je me trouvais lorsque je l'avais aperçu.
Cet espace semblait vide de vie, seul les éléments étaient présents. Pas de faune, ni de flore, juste deux êtres humains sur le cliché ultime de la plage déserte, un univers-bulle aux confins de la réalité, un rêve surréaliste au symbolisme épais. Je ne comprenais pas, cependant, il n'y avait rien à comprendre, tout était simple, en harmonie.
Mets-toi derrière moi, me dit-il, tu verras la toile comme il se doit.
Je fis ce qu'il me demandait tandis qu'il donnait encore un coup de pinceau de temps en temps entrecoupé d'instants de réflexion. Des retouches invisibles à mes yeux mais le sentiment de cohérence qui m'envahissait peu à peu semblait ne faire que se renforcer. Il toucha encore un reflet sur une vague prête à retomber.
Et soudain.
Je vis la toile comme la continuité parfaite du décor, comme une fenêtre invisible ouverte dans la trame de la réalité, les vagues étaient tellement précises qu'elles donnaient l'impression de bouger, c'était comme si cette toile envahissait la totalité de mon champ de vision, je plongeais en elle.
Et me retrouvais soudain seul, au même endroit, plus de toile, plus de peintre, uniquement cette plage, la mer et derrière moi...
Derrière moi, les dunes disparaissaient maintenant dans une végétation luxuriante faites de palmiers, de bananiers et de cocotiers. Le bruit du ressac amena des cris d'oiseaux, le vent bruissait dans les feuilles et une odeur de bois brûlé venait caresser mes narines au gré de la brise.
L'écho des oiseaux ressemblaient à des paroles humaines, je regardais à nouveau la mer. Là, sur l'horizon, un trois mats aux multiples voiles se devinait à contrejour. Plus près une barque contenant quelques hommes venait à la rencontre du rivage.
To be continued...
Comments:
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Ca se passe a Koh-Samet, en Thailande ? Non parce que comme Christophe Colomb, je tente de rejoindre la Foir'Fouille par l'est.
Ton frere avait raison, tu fais quoi a Delhi ? Quand est-ce que l'ambassade de France a Bangkok nous prendra pour des homos ?
Ton frere avait raison, tu fais quoi a Delhi ? Quand est-ce que l'ambassade de France a Bangkok nous prendra pour des homos ?
T'es en Thailande???? Wouat a seurpraïze!! Bon, je m'inquiétais un peu vu la conjoncture balouchistanaise mondiale. Tu comptes t'installer à BKK, why not, faut trouver du boulot first. T'es en éclaireur...
Super! Ur words came alive as images easily, and that's a success by itself. J'attends la deuxième partie de l'histoire... :)
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