20 August 2006
Indispensable Dantec
Maurice G. Dantec a déjà pondu quelques livres. Des romans pour la plupart. Une première trilogie débutant avec la sirène rouge puis les racines du mal et enfin Babylon babies.
La sirène rouge est un roman noir, la cavale à travers l'Europe d'une jeune fille fuyant sa mère folle et tueuse. Ce roman reprend les canons du genre mais le décor est résolument européen, des Pays-Bas au Portugal avec des protagonistes mélangeant les cultures et les langues. En plus de l'intrigue, Dantec commence à poser les éléments de sa réflexion sur la fin de l'homme.
Les racines du mal suit un serial-killer pas piqué des vers persuadé que la réalité est sous le contrôle d'extra-terrestres nazis. Sa cavale et ses habitudes plus que sanglantes font un début de livre particulièrement rude pour les nerfs. Le livre bifurque vers d'autres directions et sans dévoiler l'intrigue, je dirais juste qu'il faut tenir bon durant la première partie pour aborder une suite bien moins "téléphonée" car du roman noir, on dévie dans une sorte de cyberpunk fin du monde avec des trouvailles formidables comme la neuromatrice, une AI (Intelligence Artificielle) développée par un des personnage principal. Encore une fois, une traque européenne, une bande de tarés sanguinaires, le tout sur fond de cyberspace auprès duquel notre internet de 2006 fait figure de dinosaure.
Babylon babies, apothéose formidable reprenant certains thèmes et personnages des deux premiers volumes pour les engager sur la quête du successeur de l'homme avec à mon sens une pertinence sur le propos qui rappelle celle de William Gibson au début des années 80. Le théâtre européen se mondialise entre Asie Centrale et Amérique du Nord. Très sombre: militaires mafieux, gangs décadents, mutants hackers, guerres civiles mais aussi plein d'espoir sur le virage que l'homme se doit d'effectuer pour ne pas entrer en totale dévolution, Babylon babies est, à mon sens, déjà un classique, un livre clé qui fait date et dont les thèmes révèlent un esprit pionnier donc certainement incompris.
Mais là où Dantec fait le plus fort c'est avec son théâtre des opérations, journal métaphysique et polémique, un journal mêlant réflexions, critiques acerbes, poésie, références historiques, questionnements dans tous les sens. Deux épais volumes (1. manuel de survie en territoire zéro, 2. laboratoire de catastrophe générale) qui se dévorent comme des romans haletant (relèguont d'emblée Dan Brown aux oubliettes) tant leurs envergures est énorme. Ces volumes sont d'une lecture à mon sens indispensable. Ils donnent à réfléchir et ouvrent une galaxie d'auteurs à explorer, d'œuvres à ingérer pour sortir un peu des lieux communs que l'on nous sert sur tous les canaux médiatiques.
Dantec pense que l'apocalypse a déjà eu lieu, ce fut l'abominable seconde guerre mondiale. Pessimiste? Non, au contraire, nous sommes du coup dans l'après, dans le temps de la construction. En faisons-nous parti?
Les romans suivants constituent un nouveau cycle : Liber mundi (1.villa vortex, 2. cosmos incorporated, 3. grande jonction) je ne les ai pas encore lu.
Le tome trois de son journal american black box connaît de grands soucis d'édition, constamment reculé depuis deux ans, il doit sortir fin août 2006.
Babylon babies a été traduit en anglais, amis anglophones, ruez-vous dessus.
La sirène rouge est un roman noir, la cavale à travers l'Europe d'une jeune fille fuyant sa mère folle et tueuse. Ce roman reprend les canons du genre mais le décor est résolument européen, des Pays-Bas au Portugal avec des protagonistes mélangeant les cultures et les langues. En plus de l'intrigue, Dantec commence à poser les éléments de sa réflexion sur la fin de l'homme.
Les racines du mal suit un serial-killer pas piqué des vers persuadé que la réalité est sous le contrôle d'extra-terrestres nazis. Sa cavale et ses habitudes plus que sanglantes font un début de livre particulièrement rude pour les nerfs. Le livre bifurque vers d'autres directions et sans dévoiler l'intrigue, je dirais juste qu'il faut tenir bon durant la première partie pour aborder une suite bien moins "téléphonée" car du roman noir, on dévie dans une sorte de cyberpunk fin du monde avec des trouvailles formidables comme la neuromatrice, une AI (Intelligence Artificielle) développée par un des personnage principal. Encore une fois, une traque européenne, une bande de tarés sanguinaires, le tout sur fond de cyberspace auprès duquel notre internet de 2006 fait figure de dinosaure.
Babylon babies, apothéose formidable reprenant certains thèmes et personnages des deux premiers volumes pour les engager sur la quête du successeur de l'homme avec à mon sens une pertinence sur le propos qui rappelle celle de William Gibson au début des années 80. Le théâtre européen se mondialise entre Asie Centrale et Amérique du Nord. Très sombre: militaires mafieux, gangs décadents, mutants hackers, guerres civiles mais aussi plein d'espoir sur le virage que l'homme se doit d'effectuer pour ne pas entrer en totale dévolution, Babylon babies est, à mon sens, déjà un classique, un livre clé qui fait date et dont les thèmes révèlent un esprit pionnier donc certainement incompris.
Mais là où Dantec fait le plus fort c'est avec son théâtre des opérations, journal métaphysique et polémique, un journal mêlant réflexions, critiques acerbes, poésie, références historiques, questionnements dans tous les sens. Deux épais volumes (1. manuel de survie en territoire zéro, 2. laboratoire de catastrophe générale) qui se dévorent comme des romans haletant (relèguont d'emblée Dan Brown aux oubliettes) tant leurs envergures est énorme. Ces volumes sont d'une lecture à mon sens indispensable. Ils donnent à réfléchir et ouvrent une galaxie d'auteurs à explorer, d'œuvres à ingérer pour sortir un peu des lieux communs que l'on nous sert sur tous les canaux médiatiques.
Dantec pense que l'apocalypse a déjà eu lieu, ce fut l'abominable seconde guerre mondiale. Pessimiste? Non, au contraire, nous sommes du coup dans l'après, dans le temps de la construction. En faisons-nous parti?
Les romans suivants constituent un nouveau cycle : Liber mundi (1.villa vortex, 2. cosmos incorporated, 3. grande jonction) je ne les ai pas encore lu.
Le tome trois de son journal american black box connaît de grands soucis d'édition, constamment reculé depuis deux ans, il doit sortir fin août 2006.
Babylon babies a été traduit en anglais, amis anglophones, ruez-vous dessus.
Comments:
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Moi, je dois dire que "le théâtre des opérations", sur lequel j'étais tombée par hasard, m'est tombé des mains. En fait je ne supportais plus son apologie de l'intervention américaine en Yougoslavie. Pour moi, comparer Milosevic à Hitler, c'est vraiment de la propagande ricaine la plus naïve, digne d'un Bernard Kouchner. C'est se donner bonne conscience à peu de frais, et en plus, c'est vraiment NE PAS comprendre la Yougoslavie, son histoire, son fonctionnement.
Et puis ses considérations sur la fin de l'histoire, mais je trouve ça super-réac !
Ouh la la, je ne suis pas "politically correct" sur ce blog...:-))
Bon, OK, mais je vais essayer de lire un de ses romans, peut-être que j'accrocherai plus ? Il faut commencer par Babylon Babies, alors ?
Et puis ses considérations sur la fin de l'histoire, mais je trouve ça super-réac !
Ouh la la, je ne suis pas "politically correct" sur ce blog...:-))
Bon, OK, mais je vais essayer de lire un de ses romans, peut-être que j'accrocherai plus ? Il faut commencer par Babylon Babies, alors ?
Je crois qu'il y a une part de provoc volontaire, s'il met les pieds dans le plat c'est pour faire réagir. Je m'en fous de ce qu'il pense vraiment, il a suscité réflexion et interrogation et c'est ce qui m'a plût dans son journal.
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