02 February 2006
Villumière #5
Les rayures blanches de la peau zébrée de Philéas semblent lumineuses, dégageant un léger halo laiteux. La rue débouche sur une place. Quelques personnes aux vêtements aussi noirs que leurs pensées déambulent sans but apparent. L’un d’eux les regarde brièvement. Visage blafard et ridé, traits émaciés, chevelure longue, éparse et emmêlée, le cliché du savant fou. Un kiosque à musique aux ferronneries victoriennes rouillées est posé au centre de la place. Dans l’ombre de son chapiteau, une silhouette en contre-jour. Un son de flûte aux accents parfois grinçants donne la chair de poule à Philéas. Fork se ramasse dans son pardessus, les mains dans les poches. Ils s’approchent du kiosque.
Une lumière argentée s’intensifie graduellement, éclairant la silhouette. Le visage baissé, masqué par des cheveux noirs désordonnés. Une robe noire grossièrement reprisée. Elle lève lentement la tête et retire la flûte de la bouche. Regard perdu dans un loup de fard noir. Des traits fragiles lui donnant un air de poupée, la peau livide laissant deviner un méandre de veines bleutées. Ça et là, des cicatrices rosâtres. Les flics retiennent leur respiration, chamboulés par la tristesse infinie émanant d’elle. Une larme perce sur la joue de Philéas, coulant lentement en suivant une rayure. Fork s’éclaircit la gorge, on croirait entendre un sanglot.
Une lumière argentée s’intensifie graduellement, éclairant la silhouette. Le visage baissé, masqué par des cheveux noirs désordonnés. Une robe noire grossièrement reprisée. Elle lève lentement la tête et retire la flûte de la bouche. Regard perdu dans un loup de fard noir. Des traits fragiles lui donnant un air de poupée, la peau livide laissant deviner un méandre de veines bleutées. Ça et là, des cicatrices rosâtres. Les flics retiennent leur respiration, chamboulés par la tristesse infinie émanant d’elle. Une larme perce sur la joue de Philéas, coulant lentement en suivant une rayure. Fork s’éclaircit la gorge, on croirait entendre un sanglot.